jeudi 18 juin 2009

Thrène


Σῶμα μὲν πάντων ἔπεται θανάτωι περισθενεῖ,
ζωὸν δ'ἔτι λείπεται αἰῶνος εἴδωλον · τὸ γάρ
ἐστι μόνον
ἐκ θεῶν·


“le corps de tous accompagne la mort très puissante, mais, vivante encore, reste une image de notre vie ; car elle seule est des Dieux…”

PINDARE, fr. 131b (trad. J.-P. Savignac)
(Police, Funnyloves)

lundi 8 juin 2009

Home, sweet home...

La rédaction du Grimoire, toute à l'attention de ses phrygiennes relations pieuses, s'est offert un temps de répit en changement d'angle de vue, dans une vie de païen, d'homme, en quête de sens, en quête de soi.

J'ai regardé Home. Me suis dis, bon, ok, là, j'arrive pas à écrire, j'arrive pas à me concentrer, on fait une pause. Home? Ouais, pour remonter le moral, c'est une mauvaise idée, mais bon, il faut que je vois ce film et je sais pas quand viendra la prochaine pause, donc allons-y pour chialer devant les baleines et les ours blancs... Ca peut pas être pire que de rester devant un écran vide à aligner deux mots tous les quarts d'heures en se disant que l'année prochaine on regrettera d'avoir trop peu travaillé...

Ben si. Ca peut être pire... Un enchaînement d'images, un contraste entre la beauté la plus incroyable et l'horreur la plus poignante. D'abord, on vous projette dans les forces primordiales de la naissance de la vie, on s'émeut du miracle, on sent gonfler en soit une bulle d'amour pour ce monde dans lequel on existe. Puis on s'émerveille de l'histoire de l'humanité, de cet être humain qui est si proche de nous et en même temps si lointain, se dépétrant de ses faiblesses dans une nature qu'il doit dompter à la force des bras.

Puis tout s'accélère. Les poches de feu solaire changent tout. L'homme change tout. On sait tout ça, on l'a appris, lu, entendu, vu, mais on l'oublie tellement! L'homme, ce petit être faible empettré dans ses débuts d'agriculteur en symbiose avec la nature, se met à bouleverser ces forces primordiales qui nous ont tant émerveillés. Cinquante ans... en cinquante ans le monde a changé. Ce n'est plus le même. Il souffre, se tortille dans tous les sens. Tous les liens qui unissent le vivant et la matière, l'un et le multiple, le cycle de la vie, tout cela est rompu, et le système entier doit se contracter pour se reformer, tandis que l'homme continu de l'épuiser, de le vampiriser sans se rendre compte qu'il court à sa propre perte.

On s'est senti pris dans ce cosmos bien réglé, magique, puis tout à coup on ressent la douleur, la métamorphose cruelle. On se sent pascuan. On pleure devant les baleines et les ourses blancs. On a honte. Pour la Terre, la vie, l'homme lui-même. Et on a que dix ans pour changer... dix ans...

Enfin, c'est au plus bas, quand on est prêt à se dire que l'Atlantide, c'est maintenant, on apprend que le temps n'est plus au pessimisme. La conscience prise à bras le corps, secouée comme une boule à neige, on apprend que déjà, des hommes, ici, là, ou là, ont déjà commencé, on déjà appris et décidé de changer. On apprend que la solution existe, que les illusions doivent être dissoutes, les désillusions emportées avec les larmes, et que le temps maintenant est au choix, celui du changement, de la réadpatation à ce monde dont nous faisons toujours partie, qui a besoin de nous comme nous nous avons besoin de lui.

Nous avons dix ans pour changer... changeons.

Tom

Voir le film (jusqu'au 14 juin!)