dimanche 28 février 2010

Mystic star


Si vous ne le connaissez pas, allez voir par-là : Le culte hellénique et la tradition néoplatonicienne. Il s'appelle Hékataios, il est un pionnier du paganisme contemporain en France. Il a bien connu les mystères du bouddhisme et depuis une vingtaine d'année, sa spiritualité s'est nourrie de la piété antique, d'une recherche sérieuse auprès des Anciens. Il est néoplatonicien, convaincu, adepte du culte d'Hécate, amoureux des mystères antiques. Ce mélange détonnant l'a conduit vers la rencontre des dieux et des hommes, vers une pratique bercée par la philosophie des néoplatoniciens du IIe siècle de notre ère : la théurgie. Sur une base clairement hellénique, il s'est élancé dans une recherche approfondie par-delà les siècles, chez les savants du Moyen Âge, les mages humanistes de la Renaissance, les érudits du XIXe siècle. Sa compréhension d'une telle mystique - car la théurgie est une mystique, en ce qu'elle cherche le contact du divin - est renforcée par l'expérience, la pratique du bouddhisme, la pratique du culte hellénique. Il compte à présent parmi les derniers théurges et vous offre, après des mois - comptons en années - de recherche et de mise en forme, un exposé intelligent sur ce mouvement spirituel antique.

Certes, l'exposé n'est pas celui de la théurgie strictement antique, dans la mesure où ses connaissances confrontent les données de plusieurs siècles d'histoire savante et religieuse, mais le sérieux avec lequel il a été fait engage à prendre ce site comme une porte ouverte vers la compréhension de la théurgie, de la religion et de la magie en général. Les informations contenues sur le pentagramme, notamment, invitent à relire les préjugés actuels sur ce symbole comme des erreurs récentes, issues du romantisme du XIXe siècle, et donc à revoir certaines failles du paganisme contemporain. L'oeuvre d'Hékataios est ainsi un pas en avant dans la connaissance et la spiritualité païenne.

Voici donc le lien vers son site, qu'il faudra consulter et re-consulter car, gage de bonne érudition, il pourra être revu, corrigé et augmenté au fil des découvertes et de la compréhension de mon très cher ami.

La Théurgie et le pentagramme
La magie naturelle hellénique et son symbole majeur.

En vous souhaitant une lecture fructueuse.

(Et mes félicitations sincères à Hékataios)

mercredi 24 février 2010

Quand Zeus pleut...

Je suis sorti promener le bout de mon nez hors de la grotte des mystères aujourd'hui. J'ai laissé le manteau au crochet, j'ai marché quelques pas, acheté un truc, suis rentré, ai sorti les poubelles, me suis assis, ai écouté des messages sur mon répondeur, ai allumé la musique, lancé Muse, et... Le ciel s'est déversé.

Il flottait déjà dans l'air, les quelques minutes où j'étais à l'extérieur, un doux parfum vernal. Une senteur particulière, légère fragrance de fleur et d'azote, parfum de nymphe. Le soleil perçait la ville à jour, comme une répétition du printemps à venir. Un petit quelque chose qui vous fait sentir tout chaud dedans, tout doux dehors. Qui donne envie de s'allonger dans l'herbe pour déplumer les pâquerettes. De dégainer les lunettes de soleil et de regarder sous les jupes des filles. D'écouter le rossignol du matin au fond du jardin. Sauf qu'il y a encore peu de pâquerettes, de soleil, de jupes et que tu n'as pas de jardin. Chaque chose en son temps, on se contente de quelques pousses de plantes à bulbes dans les parcs, quelques rayons timides, des manteaux qui s'ouvrent et des pigeons. Toujours là, les pigeons. Quoiqu'il arrive, printemps ou pas, tu peux être sûr que les pigeons seront là. Comme les canards, sauf que les pigeons t'agressent pas pour te piquer ta crêpe, ils se rassemblent autour de toi et attendent, poliment, ramassant les miettes, en te jetant de discrets regards de côté façon " Si je puis me permettre, tu me rappelles quelqu'un... hé! Joe, regarde un peu ce mec, hein? - Ouais, ouais, moi aussi il me rappelle quelqu'un..." "Je le cônnais ce type!"

Merde... j'ai senti une goutte.

Mais laissons cela. Le printemps va venir, je le sais, je le sens. Sauf que le printemps n'est pas la saison des amours que pour les pigeons, les bulbes et les lunettes de soleil, c'est aussi la saison des amours entre deux caractériels, Héra aux bras blancs et le tout-puissant Zeus ("Hey minus, tire-toi d'mon cumulus"). C'est là que le mythe rejoint la réalité. Le parfum de nymphe senteur fleur et humidité, les clins d'oeil solaires... ça se chauffe, ça se tourne autour, aux cieux comme sur terre, et ça se conte fleurette avant de s'aimer comme des dieux. On appelle ça amour printanière, on appelle ça giboulée.

Et c'est pour ça qu'il se met à pleuvoir soudainement, à flots, comme vache qui... heu comme un déchaînement de pulsions climatiques, que ça dure quelques minutes, une parenthèse météorologique. Mais une parenthèse d'une rare intensité.

Eh ouais. C'est la nature...

Pensez-y quand vous sortirez, la prochaine fois que l'air sent le printemps comme aujourd'hui, que le ciel joue la drague, mi-timide, mi-torride, et que tout devient noir avant qu'il ne déverse sa passion sur terre. Amour printanière encore adolescente (ce n'est pas encore l'âge mûr de l'été, avec ses orages fougueux sur une terre en chaleur!), mais amour quand même. Et vous comprendrez peut-être combien la nature est amour, passion, tension séductrice, tel que le mythe le raconte sans doute lorsque, dépeinte par Homère, la belle Héra envoûte le grand Zeus dans un pré fleuri, toute revêtue de ses charmes aphrodisiaques... Symbole de fertilité, synonyme d'amour, élément des cycles de la vie, cette petite pluie printanière recèle une puissante magie, érotique, divine, naturelle.

Toutefois, si votre coeur est sensible à ce jeu métaphysique de l'éros naturel, n'allez pas attraper un rhume. Sortez couverts.

L'amour, c'est un coup à devenir aphone (ou à glisser...).

vendredi 19 février 2010

www.god.com

Allez-y tapez ça.

www.god.com

LA solution à tous vos problèmes! LA réponse à vos questions! LE cathartiseur de vos angoisses!

Je me suis dit, tiens, pourquoi pas, si on tape www.god.com, peut-être qu'on tombera sur le site de Dieu? Hey! Pas con, hein? Finalement, ça vous aide pas dans la vie, un cerveau comme le miens???

Allez, j'vous met pas le lien, tout le plaisir est dans le fait de taper cette adresse soit-même.

Naaaan mais, quand même, si Dieu a un numéro de téléphone, pourquoi pas un site internet? C'est logique, il est dans l'air du temps, c'est un dieu moderne, avec une majuscule, un alpha et un omega3, l'est bio, l'est sexy, et il fait du sport avec les enfants, et il a un gun [lol]! Il se doit d'être joignable et d'avoir un site internet sur sa carte de visite. D'où le numéro de téléphone. Pour la confession. Service public et désintéressé moyennant aumône qui fait des économies en prêtre en remplaçant l'ordonné par le combiné. Ayez la foi....

[ Pour ce qui est du Jésus qui fait du sport avec les enfants... Z'êtes pas d'accord qu'un grand barbu en chemise de nuit qui tient la batte de votre petit joueur de base-ball, c'est franchement dégueulasse? Ca rappelle le caté quand même... ]


Bon d'accord, au début, quand j'ai tapé www.god.com, je me suis aussi demandé si, formulé en ces termes, on tomberait pas un peu à côté de la plaque. Une petite erreur de prononciation de la formule magique et... on tombe effectivement . Ce qui est peut-être un autre moyen de trouver Dieu, mais sans doute pas le même dieu.

Tiens, et le diable? Il en a un de site internet? Après quelques écarts pas fructueux comme on voudrait là maintenant (mais rien n'interdit d'aller manger américain et danser parisien après avoir fait un tour en enfer, hein), j'ai trouvé l'adresse internet du site des enfers. Flippant un peu, isn't it? Mais ça manque de bêtes à cornes, je trouve.

Ca rassure quand même, de savoir qu'on peut joindre le Dieu suprême ou le Démon à tout moment du jour et de la nuit? Ca rassure.
Surtout les compagnies de télécoms.

jeudi 18 février 2010

Plateau-télé : de la pertinence des païens...

Une émission est parue sur les ondes de la BBC2 il y a peu, et ses échos sont parvenus à mes oreilles. J'ai voulu voir. Ben... j'ai vu.

Voyez vous-même.



Part one



Part two

Ah oui, j'ai oublié de vous prévenir, c'est en anglais (ouais, la BBC, quoi...). Et oui, je sais que les vidéos débordent, mais que voulez-vous que je vous dise? C'est mon petit côté rebelle contre la société, révolte contre les limites imposées par une morale liberticide et commerciale, je suis V comme Vandetta, je laisse déborder mes vidéos. Fais gaffe, j'ai une bombe de peinture et j'hésiterais pas à m'en servir.
Pi..., j'parle pas couramment le html. Bref.

Les Britanniques tiennent le concept : débat télévisé autour de la religion : des religions qui en sont, des vraies, des dures face à un troupeau de gens pas bien définis qui se font appeler "païens". Nouveau mouvement religieux, la question est de savoir s'il est plus pertinent, dans le monde actuel, que les bonnes vieilles religions des Livres, christianisme, islam, judaïsme. Quant à savoir ce que c'est qu'être "relevant" dans ce monde plus fou que pertinent... on se posera la question plus tard.

Ce qu'il convient plutôt d'observer c'est comment un animateur - dont le rire et les interventions font l'effet d'une râpe à fromage dans un slip kangourou - emmêle la "confrontation" au point de faire des invités païens des rats dans un labyrinthe. La souris saura-t-elle échapper aux piques catholiques, au rire de l'animatueur, et trouver le fromage que la râpe aura épargnée? Suite au prochain épisode...

La première sorcière interrogée aura beau rééquilibrer le masculin et le féminin et s'époumoner contre l'obscurantisme religieux (accusation bien trop passéiste pour porter, s'en rend-elle compte?), la druidesse à la tunique top-classe aura beau tenter d'harmoniser l'homme et l'océan, aucun de ces païens n'est capable de répondre aux [attaques] questions que se posent les monothéistes plurimillénaires et à travers eux l'ensemble de la population :
- qu'est-ce qui fait vraiment un païen au-delà de toutes ces traditions qui batifolent et s'effeuillent comme pêcher au nouvel an?
- d'où vient la morale païenne, sur quoi s'appuie-t-on pour justifier l'éthique païenne, et même y en a-t-il une qui soit plus "relevant" que celles des Livres sacrés révélés force de loi?
- c'est bien joli la nature, l'océan, les oiseaux, mais que pouvez-vous dire sur la guerre en Irak et le soutien britannique? En quoi le paganisme peut-il apporter quelque chose lors d'événements si importants pour l'histoire humaine?

Il y avait certainement des réponses, je ne manque pas d'idées moi-même, mais voilà, un païen, c'est encore aujourd'hui : nature, liberté et anti-monothéisme. Un discours bancal en plus de tourner sur lui-même.

La souris a beau chercher le fromage, c'est râpé.

jeudi 11 février 2010

Les Na'vis ne sont pas bleus!

Avatar... Une super méga production gigantissime, un tas d'or amassé par l'industrie du cinéma, un tas d'humains qui regardent, re-regardent, applaudissent, tremblottent d'émotion, plus souvent pour la prouesse technique et visuelle qui se déploie devant leurs yeux confortablement assis que pour le contenu déjà pas très original du spectacle. Comme des enfants plus ébahis devant la taille du gâteau que devant son goût. Il faut dire que le goût de ce film est amer et que lorsqu'on a un peu de sens on sort pessimiste de la salle au grand écran. Parce qu'on sait que les comportements des personnages de ce film, les bons mais surtout les méchants, sont inspirés de la réalité.

Et cette réalité nous rattrape.

Neytiri cherche une prise pour allumer la forêt.

Elle rattrape même James Cameron, l'homme qui fait des films comme on fait des mannequins (beaux dehors, à-moitié-vides dedans), puisque les défenseurs des Dongria Kondh, ONG surtout, en appellent à sa réussite financière pour jouer lui-même les John Smith - pardon, les Jake Sully. Il ne s'agit pas de brancher la fille du chef de la tribu (cela ne nous... regarde pas), mais de défendre les intérêts culturels et sanitaires, en fait le droit à l'existence, d'une tribu de l'Inde dont l'habitat, montagne, forêt, fait l'objet d'un accaparement et d'une exploitation industrielle sans vergogne. L'enjeu économique est un gisement de bauxite (me demandez pas ce que ça a d'intéressant la bauxite, tout ce que je sais c'est que ça sonne comme une médication par voie anale) qui a toute l'attention d'une firme britannique et de son dirigeant indien, béni par le gouvernement de ce pays des avatars véritables - car vous n'êtes pas sans savoir qu'étymologiquement, un avatar est une forme prise par le dieu Vishnu pour se manifester...

Deux femelles Na'vis.
Elles font semblant de ne pas être bleues pour que Gargamel leur foute la paix.


A partir de là, le sort de la tribu Dongria Kondh et de son dieu de la montagne Niyam Raja, sont entre les mains de la tribu Economie et de son dieu "Profit".

L'Arbre-Maison, victime d'une exploitation de son bauxite... Un vieux problème de colon?

James Cameron n'offrait-il qu'un spectacle? Ou bien le discours creux de son audiovisuel peut-il dépasser le grand écran et ces spectateurs tout aussi creux que je côtoyais en saignant des yeux?

[Clique clique sur les images, pour un plus grand voyage. Ou clique juste ici, pour du franco : Le Monde]

mercredi 10 février 2010

Bon appétit bien sûr!



nos_enfants_nous_accuseront


Je dirais qu'il s'agit peut-être de choisir entre manger sainement et consommer bêtement, mais comment faire quand le monde dans lequel nous vivons ne le permet pas?

Vidéo qui promet un film à fiche la trouille, façon Home, mais peu importe la théâtralité du truc, quand c'est le seul moyen de rendre cette réalité palpable?

lundi 1 février 2010

Vivre d'amour et de lait frais!

Le jour d'Imbolc tire sur sa fin lorsque j'écris ces mots. Le soleil a suffisamment décliné pour que l'on ait une raison d'allumer les bougies toutes fraîchement consacrées. A côté de la lampe de bureau, parce qu'il faut quand même y voir clair sur le clavier (j'ai pas vraiment l'azerty dans la tête, moi).

Imbolc est une fête d'origine celtique, si l'on en croît le calendrier de Coligny, probablement célébrée sous les auspices de la grande déesse Brigid (que des croix de Brigitte peuvent contribuer à honorer, même en bon catholique irlandais). Le lait et la lumière sont à la mode de ce jour. Le lait, nourriture des plus petits, la lumière des torches ou des cierges, que l'on porte en procession pour bénir et protéger les jeunes pousses des champs, les rues de la ville, du village, le couloir de la maison... Rite de lustratio, apotropaïque, c'est-à-dire en langage savant "protecteur", l'utilisation en procession du feu repousse les dangers, le frimas surtout, les ténèbres et leur engeance aussi. Imbolc utilise aussi de l'eau, bénie, pure, pour purifier. Car purifier pour protéger est tout le propos de cette fête. Car c'est un instant de passage, le passage de l'hiver au printemps, un moment de (re)naissance : les petits sont fragiles, c'est le moment de les "baptiser", de les protéger, de les nourrir...


Une dame, des flambeaux, du blanc...
croyez ce que vous voyez...


Passons du côté grec, puisque c'est là l'expression de ma spiritualité. Le feu était un élément purificateur et protecteur des plus importants, avec l'eau salée et le sang. Hécate ne brandit-elle pas de longues torches pour guider les mystes dans leurs rituels, là où menacent nombre de dangers surnaturels? Les Ténèbres, en grec (Nyx, la Nuit primordiale), engendrent ces menaces auxquelles nous autres mortels sommes si sensibles : famine, discorde, vieillesse, maladie... sans parler des créatures de la nuit. Or, l'hiver est la nuit de l'année, c'est l'instant de toutes les fragilités. Renaître de l'hiver ne consiste pas seulement à se réveiller après une nuit glaciale, mais aussi à puiser assez d'énergie pour grandir, croître, pousser, perpétuer le cycle de la vie. En faisant face aux "démons des ténèbres", les maux de ce monde. Ca vaut pour les céréales et le bétail, mais ça vaut aussi pour les hommes. Le feu trouve donc une forte valeur symbolique appliquée dans ce but. De même que l'eau, toujours essentielle à la vie, ou l'air. L'eau salée purifiait les autels et les outils de culte, dans la très pieuse Grèce antique. Le rite qui consiste à faire le tour des champs avec des torches existait également à Rome. Et on faisait faire le tour du foyer (Hestia, vous la connaissez bien si vous me suivez ;)) à tous les nouveaux-nés de la famille à Athènes.
Les dieux, exempts des maux de ce monde, sont les plus à même de lutter contre eux. N'est-ce pas ce que faisait Cronos, au temps de l'âge d'or, en maintenant ces démons enfermés dans le Tartare? Zeus les libéra pour mener sa guerre, mais en prenant leur contrôle, il en est le maître incontesté (il l'est du monde entier, de toute façon) et en se tournant vers la famille des Olympiens, on peut trouver l'aide, spirituelle d'abord, concrète peut-être, contre ces pestes. Si on ne peut vaincre les Ténèbres, on doit continuer le combat sans cesse, encore et encore, comme le disait un vieux professeur de magie renommé. C'est peut-être pourquoi l'hiver et le printemps se succèdent chaque année, encore et encore... encore et encore...

Le printemps... Une déesse veille-t-elle à son accomplissement? Une dame comme Brigid est-elle là, à l'instant du renouveau, de la purification, de la protection? Une déesse de la mise au monde... Je l'ai trouvée déjà, du moins le crois-je, dans le panthéon grec. Rien moins que la plus grande dame de toute cette belle famille, l'épouse de Zeus en personne. Héra.

Héra, bienveillante, face à Prométhée.
Bénirait-elle ses fils, les hommes?


Déesse de la souveraineté, elle est celle qu'il faut convaincre pour obtenir sa légitimité : ainsi Héraclès doit-il lutter contre la marâtre pour être finalement le dieu fils de Zeus que l'on vénère, en justifiant son nom de "Gloire d'Héra". Ainsi Héphaïstos doit-il affronter sa mère pour gagner la place qui lui revient de droit. Zeus lui-même ne peut ignorer l'avis d'Héra, et elle seule peut le séduire assez pour détourner un instant son regard de la bataille devant Troie. Elle seule a pu, un jour, le vaincre en le faisant prendre dans un filet magique. Elle paya pour cela, humiliée, mais rien n'a pu la détrôner. Car elle est la reine et nul, pas même le roi, ne remet cet honneur en question.
Il se sont mariés un printemps, le printemps des dieux, et la Terre leur offrit alors l'arbre aux pommes d'or du jardin des Hespérides. Avant cela, Héra avait passé son enfance dans la demeure de l'Océan, aux confins du monde. Guerrière, elle mena la lutte auprès de ses frères, les fils de Cronos, contre les Titans. Zeus la séduisit sous la forme d'un coucou, oiseau printanier s'il en est. Héra, devenue reine après la victoire, resta cependant éternellement une jeune femme, une "vierge" au sens symbolique du terme (une femme toujours jeune, dans une culture antique où la femme devient adulte à son mariage). En effet, en se lavant chaque printemps dans une source sacrée, Héra regagne sa virginité, pour mieux redevenir la déesse épouse du grand dieu. Synonyme de pureté, elle est la déesse blanche (Leucothéa), "aux bras blancs" dirait un vers homérique, vêtue de blanc. De son sein jaillit le lait qui, nourrissant à son insu le bébé Héraclès, entacha la voûte céleste, faisant apparaître la Voie Lactée que l'on peut encore observer certaines nuits. Selon Homère, encore, elle est la déesse "aux yeux de vache", de génisse (vache vierge, donc). Ne peut-on y retrouver le symbolisme du lait d'Imbolc? Une déesse printanière, qui sait rendre visite à la déesse Flore pour trouver les ingrédients de la conception, ou à Aphrodite pour la séduction, déesse-vache qui redevient vierge et pure, pour nourrir de son lait les enfants-dieux... Héra est bien plus, à mon sens, que la vilaine marâtre toujours jalouse et autoritaire que nous apprenons à connaître enfants, quand on nous lit les mythes comme des contes de fées, lesquels ont impérativement besoin de marâtres. Héra est la vache céleste, la reine du printemps, la nourricière suprême. Et déesse du mariage, ça oui, de l'enfantement surtout! Illythie, déesse des accouchements, est sa fille, mais probablement, à des époques très anciennes, un de ses propres noms. Elle permet à la vie d'être, de naître et renaître, encore et encore, en accordant à chacun sa place dans ce monde. Encore et encore....

Elle fait un peu Britney sur cette photo...
mais peu d'images lui rendent vraiment hommage...

Paraphrasons donc le surnom d'Alcée : Gloire à Héra!