Ou "In Memoriam" II...
On a parlé de l'Ecosse et des scrupules qui la parcourent depuis le début de l'année. Mais Samhain s'est faite une ouverture plus large encore. Peut-être cette nouvelle année païenne sera-t-elle pleine de surprises...
Cette fois-ci, les informations nous viennent tout droit d'Angleterre (via les Pays-Bas, étant donné notre source la plus directe, mais sur internet vous conviendrez que l'on ressent peu la notion de distance). C'est en Angleterre donc, que l'on raconte l'histoire...
... Il était une fois dans un royaume uni, une sorcellerie toujours vivante, ou plutôt revivante, tels ces défunts qui reviennent en os et un peu de chair le soir d'Halloween. C'est la saison, on en parle. On la remarque un petit peu plus. Et il faut bien dire qu'elle en profite.
Tout s'embrouille finalement comme une affaire judiciaire. Les coupables sont brûlé(e)s, puis innocentés (travail d'historien sérieux oblige), puis les juges sont accusés (et des cinglés dans le genre d'Hopkins)...
C'est en gros une affaire d'Outreau à l'échelle de quelques siècles et deux continents. A Salem on a déjà pardonné officiellement aux sorcières et sorciers condamnés pour des sataneries qui n'ont jamais existé. En Suisse, le 28 août dernier, dans le pays du lancement historique de la flambée (et là y a comme un jeu de mot sur la flambée des prix qui viendrait bien, mais n'exagérons pas les croisements de l'histoire), en Suisse disais-je, on a déjà fait oeuvre de pardon. Et en Ecosse, une ville a reconnu publiquement l'erreur judiciaire, sur pas moins de 81 victimes grillées vives (ou autres supplices purificateurs).
Dans le royaume, une sorcière, vendeuse de costumes de son état (costumes de sorcières, va sans dire), se rebelle. Inspirée sans doute par l'esprit de Samhain, et par un historien looké comme un membre de Rhapsody of Fire (
gnéhéhéhé), John Callow, elle n'hésite pas à enfoncer des portes; elle lance une pétition, sans se laisser démonter par les réponses du ministère de la justice. Celle-ci est accessible à peu près par là... oui,
là! Avec le blog qui va avec.
Vous pouvez reconstituer l'affaire en faisant effort d'anglophonie sur ces deux articles de CNN :
In the Field, at first, and
Halloween Pardon Sought for executed British witches, secondly. Ou l'inverse comme moi. Ou pas du tout.
Après tout, moi, j'aurais jamais trouvé ces articles et je me serai couché aussi con que d'habitude si Morgana ne postait pas tout ça sur le forum de la PFI.
Trêve de plaisanterie et de droit d'auteur en forme de publicité.
Tout ça nous montre que, quoiqu'il en soit de la décision du gouvernement britannique, pour qui c'est sans doute le cadet de tous les soucis, et si Elizabeth II va oui ou non demander pardon (ahem), quoiqu'il en soit de la flambée des sorcières et de la flambée des prix (argh, m'a eu celui-là!), on voit un groupe de personnes pas comme les autres demander la reconnaissance officielle d'une histoire, de leur histoire et par là même de leur identité. Mémoire et Justice se prennent par la main, on en oublierait presque le fond magico-religieux de tout celà. Mais le symbole, ça non. C'est encore une occasion de montrer que le monde change, que les mentalités peuvent changer, que les erreurs peuvent être reconnues et assumées pour permettre à cette boule bleue de tourner de l'avant. Yes we can! comme dirait l'autre.
Encore une digression. Mais les symboles sont comme des passerelles qui nous permettent de passer facilement d'un sujet à un autre, et d'accéder à on ne sait quoi. Yes we can. An ye harm none...
A quand une sorcière sur le trône d'Angleterre?