samedi 20 décembre 2008

Le chant du Phénix

... Bon Yule à tous les enfants!

Que le soleil illumine vos vies, réchauffe vos coeurs et bénisse vos proches.

Il y aura encore des levers et encore des couchers. Mais jamais la lumière ne s'éteint complètement...

La bise à tous.


BB

vendredi 19 décembre 2008

L'oracle de Claros

Voici un oracle qui a beaucoup fait parler de lui, et qui m'intrigue personnellement.


Claros était une cité d'Asie Mineure connue pour son oracle d'Apollon. C'était le Delphes du coin. On le consultait pour bien des choses, de la banalité des événements à des questions plus philosophiques. L'une d'elle, que l'on se pose de tous temps, a laissé sa réponse dans la pierre...


« Qui est dieu? »

Ou quel est le dieu... entendez le divin suprême, la chose au dessus de toutes les choses, le pourquoi du comment, de l'être et du non-être. Le « truc ».


Pour être tout à fait honnête, on n'a pas la question. Mais la réponse permet de la deviner. On connaissait cet oracle par plusieurs textes antiques qui le citaient, notamment chez Lactance. Puis on l'a découvert, gravé dans la pierre, à Oinoanda, autre bourgade anatolienne, de moindre importance que Claros, plus retirée. Ce qui prouve la célébrité de cet oracle, son impact sur les gens.


La pierre portant l'inscription faisait partie d'une muraille désaffectée. Elle était située à peu près à 2m du sol. Juste en-dessous, mais à hauteur d'homme cette fois-ci, se trouvait une autre pierre dédicacée, supportant un petit autel en relief servant à allumer un feu, comme une veilleuse. Il a son importance, ce petit feu, vous comprendrez pourquoi...


Voici l'inscription, telle que traduite par Louis Robert, le grand maître de l'épigraphie...


Né de lui-même, à la sagesse infuse, sans mère, inébranlable, ne comportant pas de nom, aux noms multiples, habitant du feu, voilà ce qu'est Dieu. Mais nous sommes une parcelle de Dieu, nous anges messagers. A ceux qui interrogent au sujet de Dieu, pour savoir quel est son être, il a déclaré l'Ether, dieu qui voit tout ; c'est vers lui qu'il faut porter ses regards, et prier, le matin, en regardant vers l'orient.


Certaines formules, comme les « anges messagers », portent à confusion, le vocabulaire choisi rend mal le grec (angelos signifie tout simplement « messager », il n'a rien à voir avec les anges judéo-chrétiens, malgré ce que défendent plusieurs spécialistes). Mais dans l'ensemble, elle ne renie pas les talents de feu M. Robert.

On distingue trois phases dans cette réponse de l'oracle :


-la première définit le divin, en réponse à la question supposée... C'est un dieu qui n'a pas été engendré, qui est né tel quel, n'a pas reçu d'enseignement et connait toute chose par nature. Il est impossible de le nommer, donc on le nomme de multiples façons. Il est de nature ignée aussi. Le feu étant, à bien des égards, la quintessence, le cinquième élément. C'est un dieu transcendant, pas spécialement créateur, mais toute chose existe par lui et en lui. Il me fait penser à la fois au dieu des religions abrahamiques, mais surtout au Protogenos de l'orphisme, au Zeus des stoïciens, et particulièrement au Sol Invictus des empereurs romains. Nous sommes à une période où la croyance en un divin suprême et transcendant le monde se développe dans le paganisme. Ce divin est souvent assimilé au soleil, qui est vu comme l'âme ou le coeur du monde (à ce propos, la lune n'est-elle pas le miroir de l'âme?).


-la seconde explique quelle place occupent les dieux, dans un système qui reste polythéiste et ne cherche pas (comme on pourrait le croire à première vue) à devenir monothéiste. Apollon, l'auteur de cet oracle, bien qu'il s'agisse des positions théologiques du clergé de Claros, évidemment, se place, lui et ses égaux, les dieux du panthéon, dans la position des messagers. C'est très net, dans son cas, puisque la fonction de dieu oraculaire est clairement une fonction de transmission, de message... Mais on peut aller plus loin, et dire que les dieux, en général, ont pour fonction de « révéler » le « dieu », le divin suprême. Ils transmettent au monde, dans le monde, de manière immanente, l'essence divine de la transcendance. Ils sont parties de lui, et en même temps, il les a fait exister, leur a donné leurs fonctions, leur place, etc... Dans d'autres oracles, Zeus lui-même doit ses fonctions à ce « divin » indéfinissable.


-la troisième phase... c'est celle qui me touche le plus, par sa simplicité. Il s'agit, après ces explications toutes théologiques, de donner des consignes rituelles, ce que les oracles de l'Antiquité faisaient volontiers. Or, il n'est pas question de grandes fêtes pompeuses, de sacrifice, de consignes de pureté... en même temps tout ca est habituel à l'époque, ca n'a pas tellement besoin d'être précisé. Mais là, tout ce qu'on trouve à nous dire, pour honorer le divin dans toute son essence, le divin suprême, transcendant, the divine, quoi, ben c'est juste de le prier le matin, tourné vers l'est. C'est là que le petit autel où brûler un feu peut-être perçu comme la mise en application de ce principe rituel. Comme on peut le lire, le divin est de feu, il vit dans le feu. La porte de la muraille où se trouvent ces deux pierres est orientée vers l'est. On imagine très bien le croyant, allumant un feu comme une veilleuse, à l'aube, faisant face à la lumière naissante du soleil, face au feu, au renouveau éternel de la vie, face à la lumière et au coeur du monde, l'astre symbole d'ordre cosmique, du temps, de la justice, qui voit tout, écarte les ténèbres... Le divin, visible dans cet instant, ce moment précis de la naissance sans cesse répétée. Feu qui est aussi intérieur à l'homme, prière qui monte vers le divin au lieu de la fumée des sacrifices, comme chez les rabbins, qui suffit à honorer le dieu et nourrir ce feu sacré, notre feu sacré...

Un rituel d'une simplicité qui, je ne vous le cache pas, me convient parfaitement. Il contient à mon avis une force qu'on ne soupçonne pas. Il se vit tout simplement...


Yule, ne serait-ce pas le jour de la naissance du soleil invincible? Ma veilleuse est prête, ma prière aussi.

lundi 15 décembre 2008

Petit Papa Noeeel...


... quand tu descendraaas du cieeel.........

Vous saviez que le Père Noel était turc? Nan? Bah, j'vous l'apprend.

Ouais, pas vraiment turc en fait. Mais, il vient du coin. Saint Nicolas, j'veux dire. J'vous raconte, les enfants...

L'était une fois, dans un pays lointain (la Lydie, province de l'Empire inter-galactique romain, sud-ouest de l'Anatolie), il y a fort fort longtemps (quand chrétiens et païens se tapaient gentiment dessus à coup de pierres et de bouquins, avec la bénédiction de l'Empereur), un brave homme du nom de Nikolaos, évêque de son état, fit un truc trop bien, mais alors franchement chouette : il sauva des enfants de la prostitution, en fournissant l'argent que leurs païens de parents espéraient tirer de ce commerce crasseux.
Comme quoi, le saint papa Noel il baigne dès le début dans le dur capitalisme de la réalité. Mais c'est un brave.

L'en tira fort succès quand même de sa générosité charitable, l'évêque. Même qu'on a translaté ses reliques à Bari, en Italie, où les enfants ont plus de cadeaux que nous (entre la Saint Nico, la Noel, le Nouvel An, et les largesses de la Befana à l'Epiphanie... faisons tous nos vacances d'hiver en Italie mes amis!). Remarque, la Turquie aussi a ses reliques, mais c'est courant chez les saints, ils ont tendance à se multiplier comme les petits pains après leur mort... encore une forme de capitalisme religieux, sans doute (y a un concept, là, mais les chrétiens l'ont pas inventé, c'est païen, ourra...).

Not'bon saint Nicolas a donc laissé sa trace. Il en vint, comme il arrive en pareil temps, à rencontrer, percuter même, d'autres figures de la générosité pédagogique. Dans le grand Nord, chez ces barbares romanisés qui firent l'Europe, il se para des atours du dieu Odin, le big boss des panthéons germains, qui avait l'habitude de faire des cadeaux tout plein en volant sur son cheval à huit pattes, au moment du solstice d'hiver. Cette date, on avait tendance à l'appeller Yule. Heimdall aussi se baladait avec des cadeaux à gogo. L'en ressort une image de gros barbu, gargantuesque, limite le gentil ogre, qui se trimballe dans les cieux quand la nuit est la plus longue de l'année, pour distribuer ses [cochonneries] jouets par milliers, à tous les marmots du coin (avec sélection naturelle bien sûr, y a des racines capitalistes n'oublions pas).

L'histoire du gentil ogre, ca rappelle une légende qui circule dans certaines traditions, comme quoi que le père Noel, c'était un fouettard de démon païen, un elfe quoi, qui terrorisait la bonne chrétienté, et qu'un saint homme a réussi à obliger de distribuer de la camelotte joyeuse à tous les enfants qu'il avait envie de manger. Ayant le choix entre ca ou l'enfer, le gros ogre préfère continuer. Faut dire aussi que ca rapporte, l'industrie du cadeau. Et il a un permis spécial pour squatter toutes les cheminées, farfouiller dans les tiroirs quand tout le monde dort et les dieux savent quoi faire d'autres... J'en frémis, ma foi...

Puis, de Pays-Bas en Etats-Unis, le ventripotent à pompons étendit l'empire de son entreprise, faisant travailler moult lutins (recyclés de la fin du paganisme en ouvriers patentés de la noellerie) et faisant tous les 24-25 décembre des excès de vitesse céleste sur son traîneau à rennes et foutues clochettes. Il signa un contrat avec Coca cola et troqua ses habits verts et or pour la doudoune rouge à moumoutte blanche qu'on lui connaît bien. Le sens du commerce, ça. La grande classe du marketing.

Maintenant voilà, le Père Noel semble avoir posé son barda dans ses usines de laponie, là haut, là où il caille à mort, pour qu'on lui foute la paix 364 jours par an (les années bisextiles on vous les met poliment là où elles ne feront pas leur loi). Mais, il n'empêche, quand on y regarde de près, notre papi pompoms, il est international. Made in Anatolia. Translaté in Italia. Relooké et repaganisé en terre germanico-nordique, yulé à la crème de marrons chauds, le Santa Klaus. Et d'Hollande en Amérique, il change de couleur, profite de l'histoire économique mondiale, et des développements de la publicité, pour coloniser la planète avec la mondialisation.

Trop fort, quoi.

Mais il s'est trompé sur un point le papi. Rien ne lui appartient dans cet Empire inter-galactique. Au contraire, lui nous appartient à tous! Turcs, Hollandais, peu importe, faut donner des cadeaux à tous les petits enfants de pauvre condition (qu'ils croient ou non au barbu). Chrétien ou païen, il est notre lot commun.

(Idéalisme quand tu nous tiens!)

Bref, suivez aussi le lien en haut à gauche.

Et celui-là pour voir que j'raconte pas de grossièreté (je souris, intérieurement).

Et puis, j'vous dis pas bon Noel (sales gosses), j'reviendrai vous voir avant. Moi aussi je passe par les cheminées.

Et vous me direz, vous là : "il est où dans l'histoire le Père Porcher?" Cherchez...


samedi 13 décembre 2008

Big Moon

Bon, je sais pas chez vous, mais ici, sur Paname, il faisait trop pourri pour voir quoique ce soit - sans compter le fait que celui qui levait la tête risquait d'exposer sa gorge au froid glacial, et la politique était plutôt à l'autruche dans le col de la veste qu'à l'allumé du nuage en mode télescope.

Pourtant, si il n'avait pas fait froid, si il n'y avait pas eu de nuage, si il n'y avait pas eu de bière et si Xavier Darcos n'était pas ministre de l'Education national(ist)e - ouais, y a un rapport - on aurait pu observer hier soir la plus grosse lune de l'année.

Astronomiquement parlant, la Lune était à son périgée. Version : notre satellite copinait plus près que jamais de la Terre, exerçant sa pleine et entière influence non seulement par sa rondeur absolue mais aussi par sa proximité. Métaphysiquement, ca veut dire que les loups-garous avaient plus que jamais l'envie furieuse de jouer à la baballe et les océans se gonflaient d'orgueil. Nous aut' là, les adeptes de la Full Goddess, en a-t-on ressenti quoique ce soit?

Je sais pas vous, mais moi, malgré les bubulles, j'ai passé une super soirée. La prochaine fois, je lèverai la tête.

NASA

mardi 2 décembre 2008

On déterre Vénus...

Enfin, plusieurs Vénus. Ou plus exactement, plusieurs figurines en ivoire, a priori féminines, qui mériteraient le nom tout à fait inexact mais conventionnel de "Vénus"...


Les Vénus de Zaraysk. Made in Russia. Du Haut Paléolithique, donc des vieilles Vénus. Mais c'est qu'elles sont accompagnées par tout un tas d'objets, genre des bisons sculptés, des cônes d'ivoire dont on sait pas quoi penser, et des machins bidules trucs qui constituent une découverte passionnante concernant la préhistoire de la région.

Faites passer...

Source (found by the way of the usually PFI forum...) : BBC News

lundi 1 décembre 2008

Daemonia Nymphe


Musique hellénique, paroles orphiques, ambiance mythique... aaaaaaaaaa...........

Test it here.