jeudi 11 février 2010

Les Na'vis ne sont pas bleus!

Avatar... Une super méga production gigantissime, un tas d'or amassé par l'industrie du cinéma, un tas d'humains qui regardent, re-regardent, applaudissent, tremblottent d'émotion, plus souvent pour la prouesse technique et visuelle qui se déploie devant leurs yeux confortablement assis que pour le contenu déjà pas très original du spectacle. Comme des enfants plus ébahis devant la taille du gâteau que devant son goût. Il faut dire que le goût de ce film est amer et que lorsqu'on a un peu de sens on sort pessimiste de la salle au grand écran. Parce qu'on sait que les comportements des personnages de ce film, les bons mais surtout les méchants, sont inspirés de la réalité.

Et cette réalité nous rattrape.

Neytiri cherche une prise pour allumer la forêt.

Elle rattrape même James Cameron, l'homme qui fait des films comme on fait des mannequins (beaux dehors, à-moitié-vides dedans), puisque les défenseurs des Dongria Kondh, ONG surtout, en appellent à sa réussite financière pour jouer lui-même les John Smith - pardon, les Jake Sully. Il ne s'agit pas de brancher la fille du chef de la tribu (cela ne nous... regarde pas), mais de défendre les intérêts culturels et sanitaires, en fait le droit à l'existence, d'une tribu de l'Inde dont l'habitat, montagne, forêt, fait l'objet d'un accaparement et d'une exploitation industrielle sans vergogne. L'enjeu économique est un gisement de bauxite (me demandez pas ce que ça a d'intéressant la bauxite, tout ce que je sais c'est que ça sonne comme une médication par voie anale) qui a toute l'attention d'une firme britannique et de son dirigeant indien, béni par le gouvernement de ce pays des avatars véritables - car vous n'êtes pas sans savoir qu'étymologiquement, un avatar est une forme prise par le dieu Vishnu pour se manifester...

Deux femelles Na'vis.
Elles font semblant de ne pas être bleues pour que Gargamel leur foute la paix.


A partir de là, le sort de la tribu Dongria Kondh et de son dieu de la montagne Niyam Raja, sont entre les mains de la tribu Economie et de son dieu "Profit".

L'Arbre-Maison, victime d'une exploitation de son bauxite... Un vieux problème de colon?

James Cameron n'offrait-il qu'un spectacle? Ou bien le discours creux de son audiovisuel peut-il dépasser le grand écran et ces spectateurs tout aussi creux que je côtoyais en saignant des yeux?

[Clique clique sur les images, pour un plus grand voyage. Ou clique juste ici, pour du franco : Le Monde]

3 commentaires:

Anonyme a dit…

bein voilà, c'est pour ça qu'il me plait pas ce film, et encore tu cites un exemple pour combiend 'autre!!
la bauxite, c'est pour faire de l'aluminium.

carabosse

Tom a dit…

Ouaip... combien d'autres...

Merci pour l'information sur la bauxite, j'ai oublié de chercher... (et mince alors, tout ça pour faire de l'aluminium. Quand je pense que je déteste l'aluminium...)

Funnyloves a dit…

Idem.

Le film m'a absolument pas touché parce que je savais déjà que ça changerait rien. Je vois que j'avais encore tapé dans le mille.